Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

A la mémoire de Jules LALLAU

28 septembre 2014

Bienvenue sur le Blog dédié à Jules LALLAU

Vous pourrez découvrir ici l'Histoire de Jules LALLAU, Résistant actif
arrêté en juillet 1944 par les occupants allemands, déporté vers l'Allemagne
par le Train de Loos le 1er septembre 1944, porté Disparu après la fin de la guerre.

Le parcours de sa déportation et de son destin funeste ne furent élucidés que 63 ans
 plus tard, début 2008, grâce au travail de recherches entrepris par son fils Max. 
Pour le découvrir, lisez les articles rédigés chronologiquement
ci-dessous ou cliquez sur les différentes rubriques
dédiées 
inscrites dans le Menu à droite.

JULES LALLAU 15x21 texte décorations-200

La rédaction de ce Site a été entreprise au moment où les Autorités consacraient du temps, à juste titre, aux Commémorations du 70ème anniversaire de la Libération de la France. 

En effet, aucune allusiion n'était faite au sujet de la déportation qui s'était poursuivie intensément durant l'été 44. 

C'est pourquoi le fils de Jules LALLAU a voulu souligner que l'on a également commémoré en 2014 le douloureux Souvenir du Train de LOOS dans lequel se trouvait son père. Ce Train a emporté les 871 prisonniers de la prison de LOOS (située près de LILLE) car 95% d'entre eux étaient des Résistants ; ils ont quitté la France depuis la Gare de TOURCOING en direction de la BELGIQUE toute proche, puis l'ALLEMAGNE,  et c'est leur destin qu'il tente d'évoquer en hommage, dans un esprit de Devoir de Mémoire. 

* * * * * 

Les différents articles illustrés qui composent ce site 
relatent donc fidèlement et chronologiquement les actions héroïques 
de ce Résistant, mais aussi son parcours tragique et les conséquences
dont eurent à souffrir par la suite son épouse ainsi que ses enfants.

Publicité
Publicité
29 septembre 2014

Vie de Jules LALLAU dans le Pas-de-Calais

Jules LALLAU est né le 2 mars 1914 à Sains-en-Gohelle dans le Pas-de-Calais.
Marié et père de 3 enfants, il résidait à ACQ, petit village situé à 10 kms d'ARRAS. 

Jules-Hélène
Jules et Hélène, le jour de leur mariage - 22 mai 1937

Famille 1943 72
Jules, Hélène et leurs enfants Max, Juliana, Daniel - été 43.

Il travaillait dans le Bassin Minier, à 18 kms de son comicile, au Four à coke de NOEUX-LES-MINES. 
Acq-Noeux

 Pendant l'Occupation, le Four à Coke fonctionnait en permanence et de ce fait, il disposait d'un permis de circuler  permanent mais le phare de sa moto devait être équipé d'un cache, afin qu'il diffuse un mince faisceau tout juste suffisant pour qu'il y voie et cette discrétion devait empêcher qu'il soit repéré par des avions alliés

MOTO15x21 

29 septembre 2014

Actions de Jules LALLAU à Siracourt, renseignements réseau SAMSON de Londres

 En raison de son aversion pour l'occupant et sachant qu'il en était de même
pour Jules LALLAU, son voisin Mr Constant MALLET lui déclara au cours de l'été 1943
que les Allemands avaient entrepris un énorme chantier de terrassement et de bétonnage
réalisé par une foule de travailleurs ne parlant pas français, dans le village de
SIRACOURT, à 30 kms environ d'ACQ, village où résidait son frère Camille.

Probablement intrigué par cette confidence et curieux de voir cela,
Jules LALLAU se rendit chez le frère de Constant MALLET. Avec sa complicité, 
sous l'apparence d'un paysan effectuant des travaux dans un champ, Jules
 parvint à faire des relevés qu'il communiqua au BCRA de LONDRES
via le réseau de renseignement SAMSON auquel il était affilié. 
 

attestation robert masson reseau samson 

Robert MASSON a établi ce document à la demande d'Hélène LALLAU, après la fin de la guerre, afin de justifier l'appartenance de son mari à ce Service de Renseignements. Ce Compagnon de la Libération est décédé en Octobre 2010.
Plus d'informations à son sujet ICI  

 Siracourt_-_Acq

 Il apprit donc en retour, qu'il s'agissait de la construction
d'une rampe de lancement de V1. Le village de SIRACOURT étant relativement proche
du littoral de la Manche, donc de l'Angleterre, ces travaux représentaient une grave
menace pour les Anglais. Le chantier était difficilement décelable par les avions
d'observation car tout était dissimulé sous d'immenses filets de camouflage.
 

SIRACOURT
Crédit photo : cliché effectué par Max Lallau au Centre de la Coupole à St Omer (P. de C.)
lors du voyage des Lauréats Vauclusiens du Concours de la Résistance et de la Déportation 2007

 Disposant de ces précieux renseignements, la Royal Air Force effectua des vols de
reconnaissance dès l'Automne 1943 et lança le 24 février 1944 des vagues de
  bombardiers Mosquitos du 617 Bomber Command pour détruire ce site
- les bombes de 250 kgs étaient quasiment "inoffensives"
pour ce blockhaus de 5 mètres d'épaisseur.

bunker siracourt
Vue aérienne du blockhaus
Crédit photo : Th.Petitbergien, archives départementales Siracourt,
site Insiturevues.org. consacré à la revue des patrimoines. 

Le village fut entièrement détruit mais la RAF avait alerté la population
en lançant des tracts annonciateurs, il n'y eût ainsi aucune victime civile.

Finalement, deux bombardiers Lancaster de la 8ème Air Force larguèrent
chacun une bombe 
de 12.000 livres, disloquant ainsi le blockhaus.

Les allemands abandonnèrent définitivement le chantier le 6 juillet 1944.

avro-lancaster-1[1]

Bombardier Lancaster
Crédit photo : J. Devereaux, article 8th US Air Force, 42-45

SIRACOURT ayant été la première cible de bombardement
de rampes de lancement de V1 en construction, les Alliés lancèrent
dès le 4 Août des vagues de bombardiers B17 et B24 sur d'autres chantiers 
en cours de construction, dont ceux de MIMOYECQUES, EPERLECQUES et
WIZERNES, tous trois  situés aux environs de SAINT-OMER et de CALAIS.

                                          Plus de détails sur cette mission, cliquer ICI 

 Tous ces bombardements avaient provoqué la mort de dizaines de travailleurs forcés
russes, yougoslaves, polonais ou STO* français et les agriculteurs du village retrouvèrent
encore des corps bien des années après la fin de la guerre.
* Service du Travail Obligatoire

V1) (1)
Crédit photo : Max Lallau, à Eperlecques lors du voyage des lauréats du Concours
 National de la Résistance et de la Déportation en 2007. 
 

NB : Les détails de la visite de Jules LALLAU à SIRACOURT
durant l'été 1943 furent relatés par Camille MALLET après la fin de la guerre.   

Aujourd'hui sa ferme est toujours visible, dans le village de Siracourt :

FERME 2

En mars 2023, 80 ans après, une commémoration fût organisée par M. le Maire de Siracourt,
avec 3 stèles érigées en hommage à Jules LALLAU, aux aviateurs de la Royal Air Force, et des villageois. 
Pour lire l'article cliquer ICI

L'auteur remerice chaleureusement Monsieur Daniel CARVILLE,
webmestre du Site Internet francecrashes39-45 net/  ce qui lui a permis d'aboutir
à de nombreuses recherches, dont le fruit est exposé dans les articles qui suivent.

29 septembre 2014

Sauvetage de Reuben ECKHARDT le 30 décembre 1943

Le 30 décembre1943 Jules Lallau sauva le 2ème Lieutenant nommé Reuben ECKHARDT
pilote originaire de Frederiksburg (TEXAS) et commandant de bord d'un B17 de l'US Air Force.

B17
Bombardier B17
Crédit photo : wikipedia.org, page dédiée B 17 Flying Fortress 

Son appareil avait été atteint par la Flak et il s'était écrasé à 500 m de OLHAIN-FRESNICOURT, hameau où résidait Josette, future épouse de Max LALLAU.

Le pilote avait chuté derrière le village d'ESTREE-CAUCHY et s'était réfugié dans une impasse du village où les habitants commençaient à s'attrouper. Jules LALLAU se trouvait sur l'itinéraire du retour de son travail et avait aperçu la corolle du parachute de l'infortuné aviateur vers lequel il s'était dirigé, puis il l'avait installé sur le siège arrière de la moto et l'avait emmené vers son domicile. 

Son fils Max, âgé 6 ans à peine, se souvient fort bien d'avoir vu ce grand gaillard en combinaison de vol entrer un soir dans la maison ; ce dernier avait bu du café au coin de la cuisinière mais il était méfiant (ou inquiet) car Max se souvient du commentaire postérieur émis par sa maman : l'aviateur avait accepté de boire mais dans la tasse de son père. Il devait avoir une situation aisée car il remit à l'épouse de Jules LALLAU 3 pièces de  20 dollars-or, vraisemblablement pour chacun des 3 enfants. Encore maintenant, Max, le fils aîné conserve pieusement la sienne. Des vêtements civils ont été remis à l'aviateur lequel parvint tout juste à se vêtir car il était très grand ; la combinaison de vol resta sur place - celle-ci devint une relique, après la fin de la guerre, mais ce soir-là ce ne fut pas très prudent car derrrière le mur de la cour d'habitation il y avait un baraquement hébergeant des Feldwebels affectés à la Kommandantur installée dans la chateau d'ACQ......)

Jules LALLAU emmena son protégé dans une ferme isolée du village de ACQ au lieu dit "Le Pendu" où résidaient une agricultrice Mme Vve Maria WACHEUX 
et son fils Augustin. Il revint le récupérer 
deux jours plus tard pour l'emmener à SAINS EN GOHELLE chez Georges DUPUICH ; ce dernier  participait, ainsi que l'abbé LORENT, curé de la paroisse, à la filière d'évasion des aviateurs rejoignant l'Angleterre via l'Espagne  : une branche du réseau Françoise. 
*Plus de détails sur l'Abbé LORENT ici 

ECKHARDT Reuben Fresnicourt le Dolmen 30-12-1943 - nr 1
Source du document cliquer ICI

Reuben ECkHARDT suivit un itinéraire dans des trains qui le menèrent successivement à PARIS, TOULOUSE et, toujours de manière clandestine, il se retrouva en Espagne à SARAGOSSE  puis la filière l'amena finalement à GIBRALTAR. Il rejoignit l'Angleterre à LYNEHAM le 24-02-1944.

carte B17__Lt__ECKHARDT 

Hélène LALLAU, la veuve de Jules, laissa un manuscrit racontant
le sauvetage de Mr Reuben Eckhardt :

manuscrit d'Helene LALLAU concernant l'aviateur Eckhard

29 septembre 2014

Sauvetage de Richard HARRIS le 28 mai 1944

 

Le 28-05-1944 un B 26 peut-être atteint par la Flak ou par un chasseur allemand, s'écrase dans une prairie entre GOUY EN GOHELLE (de nos jours GOUY-SERVINS) et SERVINS.
Un manuscrit (voir ci-dessous) précise que l'un des membres de l'équipage, Richard HARRIS, a été sauvé par Mr CONDETTE, sans autre précision.
En parcourant l'annuaire du Pas-de-Calais l'auteur est enfin parvenu à entrer en contact avec Mme Paul CONDETTE dont le mari, Mr Paul CONDETTE, aujourd'hui décédé, étatt le fils du véritable Paul CONDETTE ayant participé à la sauvegarde de l'infortuné aviateur. Cette dame s'appelait Rolande ROCHE au moment des faits car elle était âgée de 9 ans et ses parents habitaient à GOUY. Mme CONDETTE réside de nos jours à BRUAY-LABUISSIERE - elle déclare avoir vu l'avion en perdition tomber entre GOUY et SERVINS - Mr LHERBIER, Maire de GOUY-SERVINS, s'étant renseigné au sujet de ce crash, apporte la précision suivante : l'avion s'est écrasé dans une prairie proche du village de GOUY. Mme CONDETTE confirme que son beau-père a effectivement sauvé plusieurs aviateurs, donc probablement Richard HARRIS, puisque cela a été mentionné par Hélène LALLAU - en effet, il n'y a plus de survivant ayant participé à ce sauvetage .

Mr Paul CONDETTE tenait un café au lieu-dit "Les 4 vents" à ESTREE-CAUCHY et il résidait à VILLERS-CHATEL comune distante de 3 kms "des 4 Vents". Ceci explique pourquoi Mr LHERBIER ne parvenait pas à identifier cette personne parmi les anciens habitants de sa commune. Melle Rolande ROCHE épousa longtemps après la fin de la  guerre le fils de Mr Paul CONDETTE. Mr CONDETTE père s'installa à BAGNERES-DE-BIGORRE peu après la guerre Tous deux, père et fils, sont décédés depuis plusieurs années.

B-26_Marauder

B26 Marauder 
Crédit photo : Wikipédia.org., page dédiée

L'aviateur est hébergé clandestinement à SAINS EN GOHELLE, vraisemblablement chez l'abbé LORENT, comme l'avait été le Sd Lt ECKHARDT. Il est capturé 2 mois plus tard près de BULLY LES MINES et terminera la guerre en captivité au Stalag LUFT 4 de GROSS-TYCHOW (Poméranie), un camp de prisonniers essentiellement Américains. 

B26_Sd_Sgt

Un manuscrit laissé par Hélène LALLAU, la Veuve de Jules, 
relate le sauvetage de l'aviateur HARRIS : 

manuscrit d'Helene LALLAU concernant l'aviateur Harris

Celui-ci mentionne le nom de cet aviateur ainsi que celui d'un autre aviateur
sauvé par Jules LALLAU (voir l'article suivant) 

manuscrit d'Hélène LALLAU concernant STEWART ET HARRIS 

HARRIS Gouy-Servins 28-5-44
Source du document cliquer ICI 

HARRIS Richard Gouy-Servins - 28-05-1944 - Résumé - nr 1

HARRIS Richard Gouy-Servins - 28-05-1944 - Résumé - nr 2

Publicité
Publicité
29 septembre 2014

Sauvetage de Charles STEWART le 16 juin 1944

Le 16-06-1944 un Lancaster de la Royal Canadian Air Force atteint par les tirs
de la Flak s'est écrasé dans le bois de BERTHONVAL, commune de CARENCY
(proche du Cimetière National de Notre-Dame de LORETTE), et le pilote Charles STEWART
ayant pu évacuer l'avion en parachute fut recueilli par Monsieur Louis GALVAIRE,
agriculteur du village, qui l'abrita chez lui durant 2 jours. L'aviateur fut ensuite emmené
à SAINS EN GOHELLE par Jules LALLAU chez l'abbé LORENT. 
(réseau Françoise déjà cité lors du sauvetage du Lieutenant ECKHARDT).  

Charles STEWART était originaire de KILLAM, Province d'ALBERTA (CANADA).
Malheureusement les six autres membres de l'équipage sont restés dans l'avion
et STEWART fut le seul survivant de cette mission dont le but était de détruire
 les installations ferroviaires de LENS, situées à 14 kms du lieu de l'impact

LANCASTER RCAF
Lancaster de la RCAF 
Crédit photo : Canadianwings.com

Le Fl Sgt STEWART resta caché à SAINS EN GOHELLE 
mais il lui fallut partir précipitamment le 25 Juillet car les Allemands
fouillaient les maisons après avoir capturé deux aviateurs américains.

Du temps avait passé à SERVINS, commune toute proche où un paysan
l'avait abrité, il réintégra SAINS EN GOHELLE le 3 Août mais dut s'éclipser
une nouvelle fois, le 25 Août, car les Allemands procédaient à nouveau à des fouilles.

C'est sur la route qu'il fut interpellé par 5 Allemands qui lui firent rejoindre
un groupe  de jeunes gens et lorsque vint son tour d'être interrogé
il ne put répondre, il ne comprenait rien de ce que lui demandait 
le soldat allemand examinant sa fausse carte d'identité.

C'est alors qu'il eut  une chance inouïe  : un jeune  homme
 faisant partie des interpellés se doutait probablement qu'il s'agissait
d'un allié en fuite, il fit signe au soldat que celui-ci était un peu "dérangé",
STEWART comprit le geste et adopta une attitude allant dans ce sens.
.... Et le soldat allemand en resta là.
 

STEWART_Carency_16-6-44_ (1)

Source du document ICI                       

  L'aviateur parvint à rester caché jusqu'au moment de la Libération toute proche. 

attestation_Louis_GALVAIRE_-_CARENCY001

Grâce à ce manuscrit de Mr Louis GALVAIRE, qui l'avait remis à Hélène LALLAU après la fin de la guerre, Max LALLAU a pu tout récemment faire des recherches dans l'annuaire du Pas-de-Calais et appeler Mr Jean GALVAIRE qui lui a déclaré être le petit-fils de Louis. Il lui a apporté quelques précisions :

Louis GALVAIRE avait reçu après la guerre un diplôme de reconnaissance pour avoir hébergé un aviateur allié durant deux jours, après quoi il avait confié cet aviateur à un résistant ; le petit-fils  n'avait pas connaissance du nom de l'aviateur ni celui du résistant et c'est ainsi qu'il l'a appris. 

Ces informations sont confirmées par cet autre manuscrit laissé par Hélène LALLAU. 

manuscrit d'Hélène LALLAU concernant l'aviateur STEWART

Par ailleurs, l'avion s'était écrasé dans le bois de BERTHONVAL, à l'extrêmité du bois qui commence à MONT SAINT ELOI, et que l'on voit depuis la route qui mène à NEUVILLE SAINT VAAST.

LANCASTER Flight Sgt STEWART

Charles STEWART fut ensuite pris en charge par  l'armée anglaise et rejoignit l'Angleterre le 7 Septembre.

Coïncidence : le 7 Septembre est la date à laquelle Jules LALLAU arriva au Camp de Concentration de SACHSENHAUSEN.
Le premier était sauvé, pour l'autre : voir la suite de ce site.

A son retour au Canada, Charles STEWART fit un compte-rendu
de son évasion et raconta son ahurissante aventure. 
Cliquer ci-dessous pour lire son récit 

 The_National_Archive_Order____06_08_2013T15_21_15
(provenance : National Archives) 

29 septembre 2014

Arrestation de Jules LALLAU

Le 22 juillet 1944 Jules LALLAU fut intercepté à LOOS EN GOHELLE
par les Allemands alors qu'il emportait sur sa moto un aviateur anglais blessé.

JULES LALLAU SUR SA MOTO 

Ce renseignement est porté dans le Livre "Le Train de Loos" de Mr Yves LE MANER,
Historien au Centre de Mémoire de LA COUPOLE (près de SAINT-OMER).

L'arrestation est évoquée sur un manuscrit laissé
par sa Veuve, Hélène LALLAU : 

 

manuscrit d'Hélène LALLAU mentionnant l'arrestation

Jules Lallau fut transféré à la Prison de LOOS LES LILLE,
occupée par les Allemands depuis mai 1941. 
 

prison loos credit photo DR, source la coupole

Crédit photo : D.R. La Coupole, source ajpn.org

Prison de Loos vue aérienne

29 septembre 2014

Le train de Loos : le dernier convoi de déportés

Le 1er Septembre 1944.
L'Armée Britannique effectuant sa progression dans la Libération de la Région,

les Allemands regroupèrent tous les détenus des prisons de LILLE, AMIENS, ARRAS.

Ils formèrent à TOURCOING un convoi de 871 hommes, résistants,
tous détenus à la prison de Loos, considérés comme "terroristes" par les Allemands. 
Les prisonniers étaient entassés dans 12 wagons à bestiaux dans lesquels 90 hommes
se retrouvèrent entassés, là où il n'y aurait de la place que pour 40, ou encore 8 chevaux. 

De ces 871 déportés, 275 sont revenus aprés avoir survécu à l'enfer des camps de la mort.
Après la fin de la guerre, LE TRAIN DE LOOS fût le nom attribué à ce convoi. 

Pour connaître plus précisément la composition du Train, clic ICI 

WAGON

Wagon exposé devant l'entrée du camp de concentration de DORA.
Crédit photo : Max Lallau, cliché réalisé lors du voyage de récompense des Lauréats
Vauclusiens du Concours National de la Résistance et de la Déportation, juillet 2005

Pourquoi tant d'acharnement à former ce convoi pour emmener autant de prisonniers
alors que les troupes britanniques n'étaient plus qu'à quelques kilomètres ?

Il faut savoir que l'Allemagne subissait une véritable hémorragie de ses effectifs
sur le front de l'Est, face à l'Armée Rouge, et il y avait grave pénurie de main d'œuvre pour 
faire fonctionner l'industrie de l'Armement (fabrication des avions, chars, armes, munitions, etc…).

Les Tribunaux Allemands avaient donc reçu des instructions leur enjoignant de ne plus
condamner à mort ni fusiller (sauf cas de flagrant délit d'arrestation armes à la main ou lors d'attentats)

 Les prévenus devaient être condamnés à la Déportation - autre forme de mise à mort plus
horrible encore : faire mourir les détenus par épuisement, en tirant profit de leur travail
jusqu'à l'extrême limite de leurs forces et cela se déroulait dans des Camps de
Concentration ou des Kommandos qui leur étaient rattachés, ce qui explique
les départs en Déportation plus fréquents dès 1943 et surtout en 1944. 

Ainsi donc  le Train de Loos fut constitué avec autant d'empressement et de détermination.

LOOS_-_LOOS_-_TOURCOING

Parti le 1er Septembre - le jour-même où ACQ, son propre village, était libéré des occupants -
le Train de Loos fit une halte le 3 Septembre pour un changement de train à COLOGNE
dans les locaux de la foire commerciale, où les malheureux ont pu obtenir un peu de
nourriture, de l'eau, accéder à des sanitaires, car il n'y avait rien dans le train, sinon
une pitoyable cuvette débordante. Le 4 Septembre, alors que Lille venait d'être libérée,
le convoi repartit vers sa destination finale, SACHSENHAUSEN proche
 d'ORANIENBOURG, situé à 30 kms au Nord de BERLIN.

L'Odyssée du Train de LOOS s'acheva donc le 7 Septembre. A l'arrivée, il y avait déjà
30 morts, principalement à cause de l'absence de nourriture, d'eau ou de soins. 

Mais ce n'était là que le début de la survie de Jules LALLAU dans l'enfer concentrationnaire
car il fut ensuite transféré au Kommando de KARLSHAGEN le 16 octobre suivant pour y
travailler jusqu'à son épuisement total puis placé le 24 janvier 1945 dans un convoi de
moribonds acheminé  vers le Camp de Concentration de BERGEN-BELSEN.

Six mois exactement après son arrestation à LOOS EN GOHELLE,
le solide gaillard pesant 90 kgs était devenu gravement malade,
affaibli par la malnutrition et tous les sévices subis - il était
devenu improductif pour fournir le travail que les kapos exigeaient. 

parcours Jules LALLAU
ODYSSEE DE JULES LALLAU : 1750 kms 

1- Loos-en-Gohelle : arrestation 22 juillet 44
2- Loos-les-Lille : emprisonnement jusqu'au 1er septembre 44
3- Tourcoing : départ du convoi nommé Train de Loos 1er septembre 44
4- Mise en quarantaine au Camp de Sachsenhausen  du 7 septembre au 16 octobre 44
5- Travaux forcés au Camp de Karlshagen du 16 octobre au 24 janvier 45
6- Transfert au Camp de Bergen Belsen le 25 janvier 45,
 Jules Lallau y serait décédé courant Février 1945. 

Sachso_-_Karlshagen_-_Bergen_Belsen

Le calvaire de Jules Lallau est relaté plus en détail dans les articles qui suivent. 

29 septembre 2014

Déporté au Camp de Sachsenhausen

Après 6 jours de voyage épuisant le train s'arrêta enfin à la gare de SACHSENHAUSEN.  Le périple du Train de LOOS s'achevait donc à 30 kms au Nord de BERLIN.

Le Camp de Concentration de SACHSENHAUSEN se trouvait à proximité immédiate du Camp d'ORANIENBOURG où était implanté l'Etat-Major S.S. chargé de l'Administration et des affectations  des déportés de tous les Camps de Concentration. Une administraton impressionnante par la méticulosité de cette affreuse gestion.  

A la descente du train les malheureux avaient dû marcher sous les coups, dans les hurlements, en subissant les morsures des chiens. Ils devaient porter les corps de leurs camarades morts en chemin afin de permettre à leurs nouveaux geôliers de recenser exactement ces arrivants, morts et vivants. 

PICT1573_copier

Les malheureux du Train de Loos ont alors été énvoyés aux blocks 37 et 38 pour  y subir l'épreuve de la quarantaine : prévention des épidémies et des maladies contagieuses.
 
Mais surtout : ils ont dû s'adapter à la vie carcérale correspondant à un véritable dressage
dispensé par les très redoutables kapos qui rivalisaient entre eux par leur sadisme et
les mauvais traitements ; ils avaient un droit de vie ou de mort sur les prisonniers. 

PICT1614 

Le témoignage de survivants nous permet de savoir
que Jules Lallau 
était détenu au block 38. 

PICT1589

PICT1590 

A leur arrivée, les Déportés furent identifiés, immatriculés, 
dépouillés et transformés en bagnards.

A l'intérieur du block....
Pas plus de mots, les photos parlent d'elles-mêmes... 

PICT1600 

DSCF2694

100_0731 

PICT1610

Crédit photos : Max Lallau,
Photos prises lors du voyage des Lauréats du Concours
   National de la Résistance et de la Déportation, Juillet 2005    

Pour plus d'informations sur le Camp de Sachsenhausen : clic ICI

29 septembre 2014

Déporté au Camp de Karlshagen

Jules Lallau fut transféré le 16 Octobre au Kommando de KARLSHAGEN,
sur l'île de d'USEDOM en Mer Baltique, située à l'extrêmité la plus septentrionale de l'Allemagne. Ce Camp était placé sous la gestion administrative de RAVENSBRÜCK, car les actions menées sur ce site 
revêtaient un caractère secret. 

PEENEMUNDE carte
Crédit photo : Mark Wade, Astronautix.com

plan_de_Karlshagen001
Plan réalisé par Mr Jules Montaigne, déporté survivant de Karlshagen
(voir son récit dans l'article "à la recherche de témoignages")

En effet,il s'y déroulaient les essais balistiques des fusées V1 et V2, au centre d'essais de PEENEMÜNDE, sous la supervision de Werner Von Braun , pionnier nazi de l'Astronautique devenu par la suite le "héros" de la conquête spatiale aux USA (APOLLO XI 16 juillet 1969) 

V2 sur son pas de tir
V2 sur son pas de tir à Peenemünde
Crédit photo : Flickr

Les déportés devaient restaurer les lieux des essais dans des conditions hivernales abominables par suite des bombardements survenant très souventIls eurent à subir la rigueur d'une température de - 30°C dès le début de Décembre, de la neige, des vents violents, auxquels s'ajoutaient le manque de nourriture et de vêtements chauds, ce qui entraina une importante mortalité parmi ces détenus 

plan du camp de Karlshagen

Plan du camp de Karlshagen
Crédit photo : Landmarkscout.com

L'un des rares survivants de KARLSHAGEN, Monsieur Jules MONTAIGNE,
résidant à MOUVAUX (Nord), 
déclara : "un être humain n'aurait pas fait  
surbir un tel traitement à un chien, ni à son pire ennemi".

KARLSHAGEN MEMORIAL

Mémorial du Camp de Karlshagen. 
Crédit photo : Landmarkscout.com

29 septembre 2014

Déporté au Camp de Bergen Belsen

Le solide gaillard qu'avait été Jules LALLAU est devenu squelettique, malade, improductif.

En raison de sa faiblesse et ne pouvant plus effectuer les travaux rigoureux imposés
par les sévères Kapos, le 24 janvier 1945, il fut placé dans un convoi vers un camp
 où on promettait des soins aux déportés. Il s'agissait en réalité du Camp mouroir
de BERGEN-BELSEN, où il n'existait aucune structure médicale...  

PICT1143

Photo : maquette du Camp de Bergen Belsen. 

Les baraquements n'existent plus. Ils ont été incendiés à la Libération
afin d'éradiquer l'épidémie de typhus. Le Camp n'est plus qu'une immense
étendue arborée. Seules les clairières 
correspondent aux emplacements
des Blocks dans lesquels se trouvaient les Déportés. 

PICT1119

Les seuls vestiges authentiques encore visibles sont les latrines :

PICT1019

Comme beaucoup d'autres dans le Camp de BERGEN BELSEN, 
ce tumulus contient les corps squelletiques de Déportés, amassés par milliers.

 Les Tommies* ont dû enfouir tous ces martyrs avec leurs bulldozers pour des 
raisons d'ordre sanitaire, tout comme ils ont dû détruire au lance-flammes les blocks
des détenus. "
Hitler et ses sbires nazis" ont sombré dans ces moments-là dans les 
profondeurs extrêmes de l'abomination... les condamnations prononcées par le Tribunal
de NUREMBERG se justifiaient.... à l'encontre hélas des seuls dignitaires qui n'avaient
pu s'enfuir et et qui ont donc subi la sentence qu'ils méritaient";
* Un Tommy (pluriel Tommies) était le surnom donné aux soldats de l'armée Britannique.

PICT0985 

 Vue d'ensemble d'un tumulus ci-dessus, détail de la stèle ci-dessous.  
"Hier ruhen 5000 Tote" = "Ici reposent 5000 Corps".

PICT0960 

Crédit photos : Max Lallau lors de son voyage au Camp de Bergen Belsen en 2009.

Hélas, on ne trouve pas le nom de Jules LALLAU sur la liste
des survivants, à la libération du Camp le 15 avril 1945.

Il faut savoir qu'une épidémie de typhus s'était répandue
dans le camp, et on dénombrait plusieurs centaines de décès
chaque jour. Le 31 janvier, il y eût 1000 décès le même jour, et les
Allemands arrêtèrent d'enregistrer les décès. Qui plus est,  juste avant la
libération, de nombreux registres ont été brûlés afin de ne pas laisser de traces... 

70 000 personnes ont trouvé la mort dans le Camp de BERGEN BELSEN

PICT11351

Jules LALLAU serait décédé en Février 1945 à l'aube de son 31ème anniversaire, le 2 Mars.

Son nom est à présent inscrit sur le Livre Mémorial du Centre de Mémoire de BERGEN-BELSEN. 
(plus de détails dans l'article "2009 : visite au Camp de Bergen Belsen)

29 septembre 2014

8 mai 1945 - Déclaré Disparu : les conséquences pour sa famille

Famille 1943 72

Jules LALLAU laissait une épouse de 27 ans et 3 enfants âgés de 6 ans, 4 ans et 1 an. 

A cette époque, les conditions de son décès n'étant pas connues, il n'y avait aucun document administratif attestant de son décès. 

(La lumière sur son parcours et la cause de son décès ne fût faite précisément qu'en Janvier 2008, après de longues recherches effectuées par son fils aîné, lesquelles l'amenèrent à visiter 8 camps de concentration).

En 1945, Jules LALLAU étant considéré "Disparu", il fallut attendre qu'un Jugement du Tribunal d'Instance d'ARRAS déclare le 26 Mars 1947 que Jules LALLAU était Mort pour la France, pour que son épouse soit reconnue Veuve de Guerre et ses enfants Adoptés par la Nation - il demeurait néanmoins "Disparu en Déportation".

Durant les 3 ans et 9 mois qui s'étaient écoulés avant ce Jugement de Tribunal, Hélène LALLAU n'avait obtenu aucune pension sinon quelques secours venant d'un organisme submergé par les demandes d'aide, le COSOR* - il lui avait fallu faire au mieux pour nourrir ses enfants et notamment, faire des travaux de couture des nuits durant pour subvenir à leurs besoins - son fils Max se souvient de la cafetière qui maintenait constamment au chaud son café au coin de la cuisinière, ce qui lui permettait de rester éveillée.

* COSOR : Comité des Oeuvres Sociales de la Résistance 

Son état de santé s'est affaibli au fil du temps car une nourriture suffisante pour subsister lui a souvent fait défaut et les conditions hivernales rigoureuses qu'elle devait supporter chaque année aggravaient la situation - son organisme affaibli par cette longue période de diète forcée l'avait fragilisée et la douleur d'avoir perdu un être cher affectait son moral - les conséquences furent douloureuses à supporter pour ses 3 enfants.

Hélène LALLAU, Veuve de Jules LALLAU décéda
le 10 Décembre 1954, 12 jours avant son 37ème anniversaire. 

Hélène_LALLAU_001

   Ses enfants sont alors devenus des "orphelins complets".

tombe helene lallau acq 

detail plaque cimetiere acq

Tombe d'Hélène LALLAU au cimetière d'ACQ dans le Pas-de-Calais
parmi les tombes des soldats tombés en 1915 dans les combats sur la ligne de front
entre NOTRE DAME de LORETTE et VIMY. Durant la 1ère Guerre Mondiale, de nombreux
blessés sont décédés à l'hôpital de campagne installé à ACQ. Ils furent enterrés dans ce nouveau
cimetière (le cimetière près de l'église ne suffisant pas) avant que la plupart des familles rapatrient les
corps de leurs défunts, laissant la place pour les habitants d'ACQ. C'est ainsi qu'Hélène, Veuve
de Résistant Disparu, repose parmi les Combattants Défenseurs de la Nation...  

CIMETIERE ACQ TOMBE FLECHEE

29 septembre 2014

1946-1953 Témoignages de reconnaissance de la part des Alliés

 Ce qui fut le plus touchant, ce furent les témoignages 
de reconnaissance ou de gratitude rédigés sous forme de diplômes
qu'Hélène LALLAU reçut après la fin de la guerre. 

Montgomery001

* * * * * * * * 

Eisenhower001

* * * * * * * *

His Majestys Governments001

* * * * * * * *

Air_Chief_Marshal001

Autre acte de reconnaissance
Deux aviateurs anglais, membres de la Royal Air Force Escaping Society, 
le Flight-Sgt HIGHLAND et le Flight-Sgt PROVINS, 
invitèrent les deux aînés, Max et Juliana LALLAU, à séjourner chez eux, 
à LICHFIELD  durant le mois de Juillet 1953. 

RAF_Escaping_Society001 

A cette occasion, Max eut le privilège de faire un vol sur un Avro ANSON
de la RAF, il se souvient surtout du survol de la ville de BIRMINGHAM             .

PLAQUE ROYAL AIR FORCE ESCAPING SOCIETY

29 septembre 2014

1955 : Décorations reçues à titre posthume

Mr Guy MOLLET, Député et Maire d'ARRAS, devenu Président du Conseil au mois de Février suivant, était un ancien membre du réseau SAMSON où il avait effectué
des actions clandestines en compagnie de Jules LALLAU.


Il se mit en colère en apprenant le décès de la Veuve de son compagnon
et le peu de secours que l'Etat accordait aux familles de ces héros, dans de telles situations,
lui qui était Pupille de la Nation pour un père Mort durant la 1ère Guerre Mondiale.

Hélas, Jules LALLAU ne représentait qu'un cas parmi beaucoup d'autres, en cette région 
du Nord très éprouvée et où des situations identiques existaient en grand nombre.

Jules LALLAU avait été promu rétroactivement Sous-Lieutenant,
il reçut ces médailles à titre posthume : 
medailles

Chevalier de la Légion d'Honneur
 Croix de Guerre avec Palmes
Médaille de la Résistance

décorations_de_Jules_LALLAU_à_titre_posthume001

Ces décorations furent remises à son fils aîné Max par le Colonel PAGES
lors de la Prise d'Armes du 11 Novembre 1955 sur la Place des Héros à ARRAS,
en présence du Préfet du Pas-de-Calais, Mr Georges PHALEMPIN et de Mr Guy MOLLET.

En cette circonstance, Guy Mollet fit part à Max de ses sentiments d'indignation
car ces honneurs auraient dû être concédés à sa maman, hélas décédée 
11 mois plus tôt et il imput
ait ce décès à des négligences commises par
une Administration  irresponsable supervisée par des incapables (dixit). 

Et c'est ainsi que Max apprit dans les jours et semaines qui suivirent quels avaient été
les liens que Guy MOLLET avait entretenus avec son père dans le réseau SAMSON : 
il effectuait des traductions car il était à l'époque Professeur d'Anglais au Lycée d'Arras
- il lui fit part des sentiments peu chaleureux qu'il portait à l'adresse de ses collègues
 Parlementaires à la mémoire aussi courte et qui lui faisaient honte.

 

Article de presse - Légion d'Honneur
Article paru dans la presse locale à cette occasion 

En effet, ces honneurs sont peu de choses, comparés à la perte cruelle ressentie après le
décès d'un père  puis d'une maman - le fils aîné, maintenant encore, n'éprouve pas des
sentiments des plus chaleureux  à l'adresse des Organismes Officiels stériles dans
leur impuissance à résoudre de tels dilemmes : "Si votre mari est disparu - cela
signifie qu'il n'est pas mort - donc on ne peut vous accorder aucune pension
sinon quelques secours ...... mais vous n'êtes pas la seule ......".
Autrement dit : On ne peut pas faire grand chose pour vous.....

C'est le souvenir qu'il conserve, lui qui a accompagné sa Maman chaque jeudi dès la
rentrée des classes en Octobre 45, au Service des Victimes de Guerre-on ne disait pas
 "Anciens Combattants", 
il se souvient que les personnes qui composaient ce Service
de l'ONAC*, à commencer par son Secrétaire Général (il n'y avait pas de Directeur)
étaient prévenantes et compatissantes dans leur impuissance à ne pouvoir
mieux faire. La transcription de ces sentiments est la suivante : on vous
fait de beaux discours - on vous remet des décorations  - on fait défiler
les troupes devant vous - mais concernant les besoins matériels
qui vous font défaut : l'Etat ne peut pas faire grand chose.
*ONACVG : Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre

29 septembre 2014

1960 : Un Aviateur revient voir son Sauveur

Mais le moment le plus intense, survint durant l'année 1960
où l'aviateur américain originaire du TEXAS, Reuben ECKHARDT,
fit le voyage jusqu'à ACQ et demanda à rencontrer Jules LALLAU, son Sauveur.

reuben echkardt portrait Reuben_ECKHARDT_verso002
Photo recto-verso laissée par l'Aviateur en souvenir de sa visite.

Il ne pût que se recueillir devant le Monument aux Morts d'Acq. 

monument_aux_morts

On lui présenta le frère de Jules LALLAU, devenu le tuteur de ses neveux et nièce.
Celui-ci lui
annonça le sort de son frère (encore considéré à l'époque "Disparu"). 
Il lui expliqua que sa 
Veuve Hélène était décédée en 1954 et que ses enfants 
n'étaient plus à ACQ. En effet, l'aîné était militaire
et se trouvait à
MADAGASCAR, les deux plus jeunes étaient internes dans
un lycée, respectivement à ARRAS et à TOURCOING. 


 
Autre coïncidence : c'est de TOURCOING qu'était parti le Train de LOOS
et c'est dans cette ville que l'un des enfants de Jules LALLAU fût scolarisé.

* * * * * * * *
 Mme WACHEUX déclara à Max bien plus tard après la fin de la guerre, 
que son père avait sauvé d'autres aviateurs et que certains transitèrent d'ailleurs
par sa ferme. 
Il faut en effet savoir que 247 avions alliés ont été abattus dans
le ciel du Pas-de-Calais 
durant l'année 43 et jusqu'à la Libération d'Août 1944 
Liste non exhaustive obtenue 
sur le site internet France-Crashes 39-45. 

29 septembre 2014

A la recherche de témoignages

A la douleur de la disparition, s'ajoute le manque d'informations.
Que lui est-il arrivé ? Où l'a-t-on emmené ? Que lui a-t-on fait ? 
Autant de questions qui sont très longtemps restées sans réponse,
depuis sa disparition en juillet 1944... jusqu'à de premières réponses
en 2003 et sa trace complètement retrouvée en 2008...

En 1945, avec l'angoisse de ne pas le voir revenir, Hélène Lallau, comme
beaucoup de femmes ainsi tragiquement devenues veuves, lançait
nombre d'appels à témoignages. Elle a pu avoir quelques retours
de la prison de Loos, et de déportés survivants, qui ont affirmé
l'avoir connu dans le train de Loos, puis à Saxo
(surnom donné à Sachsenhausen)... 

Cet avis de recherche témoigne de son besoin de savoir,
comme pour beaucoup de familles endeuillées : 

Revivre_-_L'avez-vous_connu_002  Revivre_-_Jules_LALLAU001
Avis envoyé dans le journal "Revivre", à la rubrique "l'avez-vous connu ?"

* * * * * * * *

Par la suite, Max Lallau poursuivit ce travail de recherches,
que ce soit sur le plan administratif ou par des voyages en Allemagne.
Tout ceci l'amena à rencontrer des rescapés du Train de LOOS,
tous déportés au Camp de SACHSENHAUSEN.  

Mr Jules MONTAIGNE :
son_recit

Mr Roger FLAMBRY :
 son_recit

Mr Marcel HOUDART :
son_recit

Ces documents donneront au lecteur connaissance
du calvaire qui fut le leur, et qui emporta Jules LALLAU. 

portrait de marcel houdart    portrait jules montaigne    
   Marcel HOUDART       Jules MONTAIGNE      
respectivement âgés - en 2014 -  de 90 et 94 ans.

29 septembre 2014

2003 : Le livre "Le train de Loos"

En 2003, l'historien Yves Le Maner publia l'ouvrage "Le Train de Loos",
y faisant paraître l'histoire détaillée de ce dernier convoi de prisonniers
vers la Belgique puis les camps nazis de concentration. 

20141021_135900 - Copie

Livre d'Yves Le Maner "le Train de Loos" publié en 2003

Les archives retrouvées en partie seulement (les geôliers en avaient détruit ou emporté certaines), ont permis à Mr LE MANER d'identifier 871 hommes du convoi et il subsistera toujours  l'inconnue relative à l'identité d'autres déportés, ce convoi devait être vraisemblablement composé de 1.000 détenus, voire plus. 

20141021_140023 - Copie 

Extraits du livre LE TRAIN DE LOOS de Mr Yves Le Maner 

20141021_140000 - Copie

Les témoignages des 275 survivants ont aidé Mr Le Maner à transcrire
 l'histoire détaillée du parcours et des conditions épouvantables du voyage.

20141021_140204 - Copie

Pour plus de détails, lire cet article  et puis aussi cet article

29 septembre 2014

8 mai 2005 : Hommage de la commune d'Acq

En Janvier 2004, soixante ans plus tard, la commune d'Acq se souvient 
 et rend hommage à Jules LALLAU qui résidait dans ce village
au moment de sa disparition. 

Hommage_de_la_Commune_d'ACQ_le_8_Mai_2005

ACQjpg

A cette occasion, la presse locale consacra un article à Jules LALLAU : 

ARTICLE DE PRESSE ACQ

Article paru dans le Journal LA VOIX DU NORD

29 septembre 2014

Juillet 2005 : Visite de Sachsenhausen

En juillet 2005 Max Lallau se rendit au Camp de SACHSENHAUSEN,
avec les Lauréats du Concours National de la
Résistance et de la Déportation. 

PICT1585

IMG_1209

 PICT1614 

crématorium

PICT1587

PICT1586 

Max dans le Block 38 où son père Jules LALLAU se trouvait :

sachsenhausen max BLOCK 38 

Les noms de tous les pays dont provenaient les Déportés, gravés dans la pierre. 

sachsenhausen noms des pays

Cérémonie d'hommage devant le Mémorial
de SACHSENHAUSEN, situé à l'intérieur du Camp 

DSCF2709

DSCF2713

PICT1626

29 septembre 2014

2008 : l'aboutissement des recherches

Sitôt la libération proclamée en mai 45, Hélène LALLAU n'eût de cesse de savoir ce qui était arrivé à son mari. Son fils Max se souvient des appels à témoignages et des nombreuses démarches auprès de l'administration. ( voir l'article "à la recherche de témoignages")

Bien plus tard, il aura la possibilité de revendiquer auprès des Autorités
 son droit de savoir en raison de l'annonce de la levée
 du secret des archives internationales survenue courant 2007.
clic sur le lien pour lire :  

Communique_du_Comite_International_de_la_Croix_Rouge_Levee_du_secret_des_archives_2007

Suite à sa demande appuyée des quelques éléments alors à sa connaissance,
 il reçut, début 2008, un courrier contenant de précieuses informations :

1 enveloppe bad arolsen

2 lettre de l'ambassade de france 18 02 2008

3 doc transfert de l'ambassadee au service international

4 suite lettre de l'ambassade de france 

... et enfin des documents authentiques attestant du sort subi par son père : 

5 document International Tracing Service Renseignements de jules lallau 

En recevant ce document, plus de 63 ans après la disparition de son père, Max LALLAU
détient ENFIN les informations officielles que sa mère avait vainement cherchées : 

Jules LALLAU arriva à SACHSENHAUSEN le 7 septembre 1944,
il y fut détenu comme prisonnier politique, sous le matricule 97 676,
puis transféré le 16 octobre 1944 à RAVENSBRUCK, sous le matricule 11 156,
puis emmené au Camp de BERGEN BELSEN le 24 janvier 1945.

Max LALLAU comprit alors que les recherches entreprises
par sa mère dans les années qui ont suivi la fin de la guerre étaient
restées infructueuses suite à une erreur d'orthographe : LALOU 
au lieu de LALLAU 
mais la date de naissance et les informations
contenues sur ce document prouvent qu'il s'agit bien de lui : 

7 fiche renseignements et matricule jules lallau 

Il put découvrir la fiche d'immatriculation enregistrée ci-dessus au nom de son père
à son arrivée au camp de SACHSENHAUSEN, le 7 septembre 1944. Ce document 
allemand comprend des renseignements personnels tels que la date de naissance,
naissance, pays d'origine, situation familiale, nombre d'enfants, profession,
et puis aussi son statut de détenu politique, le numéro d'immatriculation
et enfin la date où il a quitté Sachsenhausen,le 16 octobre 1944,
pour être transféré à Ravensbrück, avant d'être finalement 
transféré à BERGEN BELSEN 
le 24 janvier 1945.

C'est la dernière trace datée de Jules LALLAU.

6 liste de noms

Par la suite, Max LALLAU a pu contacter Mr STREBEL,
Conservateur du Camp de RAVENSBRUCK. 
Il lui donna de plus amples informations : 

mail de Mr STREBEL 

Ceci amena également Max LALLAU à rencontrer Mr FOURNIER. 
________

Cliquer ICI pour lire la suite de ce site,notamment :
 - la visite du Camp de Bergen Belsen en septembre 2009 puis 2015
         - la commémoration 70ème anniversaire du Train de Loos le 1er -09-2014
      - la visite de 5 autres Camps de Concentration en Allemagne
         - un article concernant le décès de Jules LALLAU. 

Publicité
Publicité
1 2 > >>
A la mémoire de Jules LALLAU
Publicité
Publicité